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Rubrique Culture

Cinémathèque d’Alger Focus sur le cinéma d’émigration

A l’occasion de la 60e commémoration des massacres du 17 Octobre 1961 à Paris, la Cinémathèque d’Alger organise un cycle dédié au cinéma de l’émigration avec au programme une dizaine de films. 
La Cinémathèque algérienne, sise à la rue Larbi-Ben M’hidi, abrite, depuis le 10 octobre, un cycle de projections dédié au cinéma de l’émigration à l’occasion de la 60e commémoration des massacres d’Octobre 1961. Plusieurs films sont à l’affiche, entre fictions et documentaires, et donnent un aperçu assez large de la création cinématographique algérienne à l’étranger. 
Plusieurs œuvres rattachées aux thématiques chères aux réalisateurs algériens établis en France étaient au programme de cette semaine, à l’instar de Vivre au paradis de Bourlem Guerdjou (1998). Ce long-métrage, qui réunit Roshdy Zem, Fadila Belkebla, Hiam Abbas et autre Omar Bekhaled, se déroule dans le bidonville de Nanterre durant la guerre d’Algérie. 
Lakhdar, un ouvrier émigré algérien, qui réussit à faire venir sa femme et ses enfants. S’ensuit une longue bataille pour leur offrir un logement décent. Récompensé en 1999 par le Tanit d’or du meilleur film aux Journées cinématographiques de Carthage, Vivre au paradis se distingue par une stylistique sobre et émancipée des poncifs liés au cinéma de l’émigration. Il ne s’agit nullement d’opérer une radioscopie larmoyante de la condition des exilés algériens en France, mais au contraire leur donner corps au grand écran, les questionner dans leur entière dimension humaine et faire s’interroger le spectateur à son tour. Et même s’il aborde la problématique de l’intégration et des différences culturelles, Bourlem Guerdjou ne verse pas pour autant dans les archétypes de genre et se refuse à la facilité d’imposer une dualité surfaite entre désir d’émancipation et besoin d’enracinement. Tout en nuances et en élégance, le film s’insinue au cœur d’une tragédie réelle sans en grossir les traits ni caricaturer les personnages. Parmi les films projetés dans le cadre de ce cycle, citons également Le Gone de Chaâba (1997) de Christophe Ruggia, adapté du récit autobiographique de Azzouz Beggag. On reste dans l’ambiance des bidonvilles, mais cette fois-ci à Lyon où le jeune Omar passe son enfance dans les années 1960. Traitée sous forme de comédie, l’émigration y est dépeinte à travers un dispositif filmique prévisible : la vie quotidienne des émigrés, la misère, le racisme, l’intégration, les différences culturelles, etc. 
Le programme de la Cinémathèque proposait, en outre, Inch’Allah dimanche (2001) de Yamina Benguigui qui aborde, elle aussi, l’émigration à travers le prisme d’une intégration difficile, confrontée au racisme et à la xénophobie. 
Côté documentaire, les manifestations du 17 Octobre 1961 à Paris et le massacre qui s’en est suivi sous les ordres de la 5e République et du préfet de police Maurice Papon sont évoqués à travers deux films : Octobre à Paris (1962) de Jacques Panijel et Ici, on noie les Algériens (2011) de Yasmina Addi. Le premier, longtemps interdit en France (il n’est sorti en salles qu’en 2011), suit les préparatifs des manifestations nocturnes de dizaines de milliers d’émigrés algériens sortis à l’appel du FLN pour protester contre les mesures du couvre-feu ; il aborde surtout et de manière directe les violences policières et les assassinats qui s’en sont suivis : des dizaines de manifestants tabassés, tués par balles ou jetés à la Seine par les forces de l’ordre. Le second, réalisé cinquante ans plus tard, interroge des témoins et acteurs de l’époque pour mettre en lumière les responsabilités au plus haut sommet de l’État français dans le massacre qui a coûté la vie à plus de 300 manifestants.
Sarah H.

 

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